
Le faucon crécerelle : l’équilibriste du ciel breton
Une silhouette familière dans le ciel de Bretagne
Il suffit de lever les yeux, sur un sentier côtier ou en rase campagne, pour l’apercevoir : immobile dans les airs, ailes battantes, le faucon crécerelle guette le moindre mouvement dans l’herbe. Cet oiseau de proie, petit par la taille mais immense par la grâce, est l’un des rapaces les plus visibles de nos campagnes bretonnes.
Son vol stationnaire, appelé vol en Saint-Esprit, est sa signature. Une posture quasi mystique qui semble défier les lois de la gravité.

Portrait d’un chasseur agile
Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est un petit faucon, mesurant entre 32 et 35 cm, reconnaissable à son dos roux tacheté de noir et sa queue longue et étroite, souvent bordée de noir. Le mâle arbore une tête et une queue gris-bleu, tandis que la femelle conserve des teintes plus uniformes.
Son régime alimentaire est un atout écologique majeur : il se nourrit principalement de campagnols, musaraignes, insectes et petits reptiles. Une présence précieuse dans les milieux agricoles où il aide naturellement à réguler les populations de rongeurs.

Une présence bien ancrée en Bretagne
Des falaises du Cap Fréhel aux plaines ouvertes du Léon, en passant par les landes du Morbihan ou les haies bocagères d’Ille-et-Vilaine, le faucon crécerelle s’adapte à une grande variété de paysages bretons. Il affectionne les zones ouvertes où il peut repérer ses proies au sol.
On le retrouve aussi en milieu urbain : il n’est pas rare de voir un couple nicher sur un clocher, une grange ou même un vieux château, pourvu que le site soit calme et qu’il offre une vue dégagée sur les alentours.

Reproduction et saison des nichées
Le faucon crécerelle ne construit pas de nid. Il utilise des cavités naturelles, les anciens nids de corvidés ou des nichoirs installés par l’humain. En Bretagne, la saison de reproduction commence en mars-avril, avec 4 à 6 œufs pondus et incubés pendant environ un mois. Les jeunes prennent leur envol autour de 4 semaines plus tard.
De plus en plus de projets locaux (associations naturalistes, agriculteurs engagés, écoles) installent des nichoirs à crécerelles, renforçant les liens entre nature et activités humaines.
Un avenir à surveiller
Même s’il reste commun, le faucon crécerelle est en déclin dans plusieurs régions d’Europe. En cause : la perte d’habitats, l’usage intensif de pesticides, la disparition des haies et des zones naturelles riches en proies. En Bretagne, les paysages bocagers et les falaises protégées offrent encore des refuges à cette espèce, mais la vigilance s’impose.

Observer le faucon crécerelle en Bretagne
Pour admirer ce rapace en action, plusieurs lieux sont particulièrement propices :
- Cap Fréhel et Fort La Latte : falaises et prairies battues par le vent, souvent survolées par des crécerelles.
- Marais de Dol et baie du Mont-Saint-Michel : vastes étendues de chasse.
- Landes de Lanvaux ou Monts d’Arrée : milieux ouverts riches en microfaune.
- Zones agricoles diversifiées avec haies, talus et bandes enherbées.

Ressources en ligne
- Fiche LPO sur le faucon crécerelle :
👉 lpo.fr/oiseaux/faucon-crecerelle - Atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne (Bretagne Vivante) :
👉 bretagne-vivante.org - Installer un nichoir à crécerelle (tutoriel PDF) :
👉 nichoirs.net/faucon-crecerelle
À vous la parole !
Avez-vous déjà observé un faucon crécerelle en vol stationnaire ? Peut-être même près de chez vous ?
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